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Les cures thermales et la maladie d'Alzheimer
Présentation et statistiques
La maladie d'Alzheimer est une affection neurodégénérative du système nerveux central qui entraîne une détérioration progressive et irréversible des fonctions cognitives (troubles de la mémoire immédiate, altérations des facultés intellectuelles …).
En France, cette forme de démence la plus fréquente touche 860 000 malades chez les 65 ans et plus. On estime à 225 000 nouveaux cas par an. Les prévisions épidémiologiques annoncent 1,3 millions de malades en 2020 et 2,1 millions en 2040 dans notre pays.
Aujourd'hui, le réseau de prise en charge et le suivi des patients sont efficaces avec la mise en place des consultations mémoire, l'organisation de la filière gériatrique, l'existence d'unités spécialisées dans les Ephad et des protocoles de soins adaptés.
Néanmoins, ce sont les aidants informels c'est-à-dire les conjoints (dans 50% des cas) ou les enfants (33%) qui assument une grande part de la prise en charge des malades.
A l'heure actuelle, les spécialistes se préoccupent de l'état de santé de ces aidants : la lourde gestion de la maladie finit par constituer l'essentiel de leur vie et aboutit à des détériorations physiques et psychiques.
L'aidant : un être en souffrance
La charge de travail accomplie par l'aidant représente un fardeau aux répercussions importantes sur son état psychologique, sa santé organique et ses relations sociales.
Tout d'abord, le stress ressenti par l'aidant provoque dans 30% des cas des troubles dépressifs, des troubles fréquents du sommeil, de l'anxiété (30% ), de l'inquiétude pour l'avenir et des troubles de la sexualité.
Chez tout individu, il est reconnu que le stress est un facteur de risque de maladie cardio-vasculaires. Une étude a montré que les aidants les plus stressés ont une surmortalité par rapport à ceux qui vivent mieux la relation d'aide, d'où la nécessité de les amener à se détendre et à prendre soin d'eux.
De plus, la maladie d'un proche conduit fréquemment à une nouvelle organisation de vie de la part de l'aidant. La prise en charge du patient par son enfant, souvent jeune et actif dans 50% des cas, le contraint souvent à réduire ou arrêter son activité professionnelle mais aussi à se rapprocher géographiquement du parent malade.
Ces bouleversements et les nombreuses heures quotidiennes à s'occuper de la personne souffrant de la maladie d'Alzheimer entraînent un isolement social progressif du couple patient-aidant.
L'aidant : un partenaire à préserver
Bien que la relation d'aide soit complexe, elle est très importante et garante d'un maintien à domicile durable et souhaitable pour le malade.
Les divers professionnels prenant en charge ce type de patients mettent en avant la nécessité de donner au couple aidant-dément des moyens pour préserver ce lien.
La bonne santé de l'aidant est d'autant plus importante qu'elle a des répercussions directes sur celle du malade. Inversement, la détérioration de la santé de l'aidant, en modifiant sa relation avec son patient, induirait une aggravation de ses troubles de démence.
Accaparés par les tâches à accomplir pour leur proche malade, la majorité des aidants se disent souffrir du manque de temps.
Avoir du temps pour soi sans éprouver un sentiment de culpabilité ou d'abandon envers le parent atteint d'Alzheimer c'est ce que propose la cure thermale à Bourbonne-les-Bains où aidant et malade sont accueillis ensemble. La station thermale de Cambo les Bains propose également un "séjour répit" avec l'accueil des patients (léger ou moyen) et de leurs proches. Des ateliers communs et individuels sont organisés.
Les bénéfices d'une cure thermale
D'après l'OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Or, plus d'un tiers des aidants sont considérés comme étant en mauvaise santé.
En Haute-Marne, la station de Bourbonne-les-Bains a mis en place une cure spéciale « Accueil Aidants Alzheimer » de 1 ou 3 semaines destinée principalement aux aidants pour leur permettre de souffler, de se recentrer sur leurs besoins et ainsi éviter l'épuisement. Une meilleure santé psychique est visée grâce aux apports thérapeutiques de la cure (soins à l'eau thermale de Bourbonne adaptés aux besoins), aux moments choisis de détente et de bien-être physique ainsi qu'aux contacts et échanges avec le personnel et les autres curistes.
Le parent malade est pris en charge au centre hospitalier où une aide médico-psychologique et une ergothérapeute proposent différents ateliers (stimulation cognitive, activités physiques, nutrition).
A l'issue de cette cure, l'aidant devrait sortir mieux armé pour affronter cette épreuve et ainsi mieux accompagner son proche dans la maladie.
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